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Quels produits d’entretien éviter pour entretenir sa crèche ?

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Sommaire

En matière de nettoyage et de désinfection dans les crèches, les innovations se succèdent. Surtout sur le volet de la désinfection, qui a connu pendant et après les années COVID une hyperinflation d’idées, de technologies et de stratégies marketing et communication avec des promesses d’efficacité et de prétendues vertus écologiques toujours plus fortes. Pour remettre les choses dans leur contexte, rappelons qu’une crèche n’est ni un bloc opératoire, ni un laboratoire

Quelles solutions sont disponibles sur le marché pour le nettoyage en crèche ? 

Passons sur le retour en force du chlore qui aura malheureusement été largement encouragé par le gouvernement. Cette période épidémique a également été l’occasion de remettre en selle les ammoniums quaternaires, pourtant âprement critiqués par différentes études scientifiques les classant comme toxiques pour l’environnement et très irritants. 

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Puis ce fut l’avènement de plusieurs solutions a priori merveilleuses car réputées tantôt sans chimie, sans pictogramme de danger, sans nécessité de rinçage mais toujours hyper efficaces pour lutter contre la prolifération bactérienne et les virus : 

  • Les appareils pour constituer de l’eau ozonée
  • Ceux permettant de réaliser des électrolyses en mélangeant de l’eau et du sel, c’est-à-dire recréer des molécules de chlore dans la crèche, 
  • Les armoires intégrant des lampes à UV censées anéantir tout microorganisme présent sur les jeux, jouets, petits matériels, 
  • Les systèmes de désinfection par voie aérienne qui diffusent dans l’atmosphère de la crèche un désinfectant qui agit pendant la nuit sur les surfaces, 
  • Les revêtements biocides qui consistent en des films adhésifs recouverts d’ammoniums quaternaires à appliquer sur des surfaces qui peuvent fréquemment être contaminées (poignées de portes, interrupteurs). 

Dangereuses, inefficaces, inutiles ? 

Toutes ces solutions ont fait l’objet d’études et d’analyses par l’INRS qui les a jugées soit potentiellement dangereuses pour les professionnels(les) qui les utilisent et les enfants qui y sont exposés, soit inefficaces et/ou inappropriées. Leur recommandation peut se résumer ainsi : revenir aux principes fondamentaux de l’entretien… et nous pourrions ajouter : 

  • Arrêtons de mener des expériences dans les établissements accueillant des (jeunes) enfants, 
  • Le caractère innovant d’une solution n’est pas toujours gage d’améliorations pour les personnes qui en sont utilisatrices. 

Il existe des solutions simples et peu coûteuses, qui présentent de très faibles risques d’utilisation et qui ont fait leurs preuves depuis des décennies. Alors pourquoi chercher à implanter des armoires à UV qui coûtent des milliers d’euros ? Pourquoi faire de la chimie en crèche en installant de coûteux appareils à ozone ou des machines à électrolyse ? Pourquoi soumettre les personnels et les enfants à de fréquents contacts avec des ammoniums quaternaires ? 

La vapeur, une bonne solution ? 

Oui, les machines à vapeur constituent une excellente alternative à toutes les méthodes évoquées avant. Cependant, elles posent de notre point de vue plusieurs problèmes d’ordres économique et pratique, particulièrement dans l’environnement des crèches : 

  • D’abord, pour éviter des pannes à répétition et bénéficier d’une garantie fabricant, il vaut mieux miser sur des machines professionnelles, qui nécessitent généralement un investissement initial important, 
  • Les machines professionnelles sont relativement encombrantes, rendant leur utilisation dans les plus petites crèches assez acrobatiques et posent parfois problème pour l’ergonomie au travail, 
  • Les nettoyeurs vapeur nécessitent d’être régulièrement entretenus, des contrats de maintenance avec la marque sont parfois proposés, 
  • Pour que le procédé de nettoyage et de désinfection soit efficace, il convient de respecter une vitesse de passage assez lente qui rend l’entretien d’une crèche long et fastidieux, 
  • Enfin, pour le confort des professionnels et des enfants, passer un nettoyeur vapeur lorsqu’il fait déjà 30° dans la crèche ne nous semble pas très judicieux. 
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Et les probiotiques alors ? 

Il existe sur le marché des détergents à base de probiotiques, mélanges de tensio-actifs et de « bonnes bactéries ». La théorie est la suivante : déposer des bonnes bactéries en lieu et place des bactéries pathogènes pour coloniser la surface et éviter le développement des mauvaises bactéries. Ces produits présentent un certain intérêt mais soulèvent quelques questions auxquelles pour le moment nous n’avons pas eu de réponse.  

Selon certains fabricants, fiches techniques, modes d’emploi, un unique passage suffit à nettoyer la surface de ses mauvaises bactéries et à déposer les bonnes. Selon d’autres, il faudrait respecter 3 étapes : nettoyer, désinfecter puis déposer les bonnes bactéries. Cette deuxième méthode nous paraît beaucoup plus logique car nous avons quelques doutes sur la capacité d’une microfibre à distinguer les bonnes et mauvaises bactéries. Mais il faudrait alors respecter 3 étapes donc plus de temps qu’une méthode traditionnelle. 

D’autres questions encore : comment les bactéries interagissent-elles ? Est-ce-que ce sont toujours les bonnes bactéries qui gagnent contre les mauvaises ? Est-ce qu’elles ne sont pas capables de s’allier pour créer un biofilm et se protéger entre elles contre les agressions ? Toutes ces questions sont légitimes car les bactéries sont des êtres vivants et qu’il est difficile de prédire leur comportement. Les informations que nous avons pu recueillir sur ces produits ne nous ont pas permis de répondre clairement à ces questions. 

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Les détergents avec probiotiques étant des produits généralement plus chers que les détergents classiques et les préconisations d’utilisation de ces produits étant assez hétérogènes, nous préférons adopter un principe de précaution et rester fidèles aux méthodes d’entretien traditionnelles. 

Quelle méthode privilégier alors ? 

Les points de vue des scientifiques sur l’efficacité et le bien fondé de telle ou telle technologie présentée plus haut peuvent parfois diverger. Mais il y a bien un principe qui fait vraiment consensus dans toute la communauté scientifique : utiliser un produit à base de tensio-actifs pour nettoyer les surfaces, le matériel, le linge, la vaisselle et ne désinfecter que dans des cas bien spécifiques

Comment cela s’explique-t-il ? Un bon nettoyage avec des tensio-actifs et une bonne microfibre permet de retirer d’une surface quasiment 100% des salissures et bactéries. Les tensio-actifs s’attaquent aussi aux enveloppes lipidiques des virus (souvent les virus de types respiratoires) et les rend inactifs. Les agents infectieux de types intestinaux sont ceux qui sont jugés les plus résistants et leur durée de vie est généralement assez longue. Ceux-là doivent donc effectivement être traités avec des désinfectants. 

Ozélo, la solution d’éco-nettoyage par Crèches&Co 

Chez Crèches&Co, nous avons pris le parti, avec notre protocole d’éco-nettoyage Ozélo, de proposer une solution reposant sur les principes fondamentaux de l’entretien. Voici comment nous pourrions les résumer : 

  • Risque de contamination faible : nettoyage quotidien avec un tensio-actif, 
  • Risque de contamination moyen : nettoyage plusieurs fois par jour avec un tensio-actif, 
  • Risque de contamination élevé : nettoyage avec un tensio-actif puis désinfection avec un désinfectant (possibilité d’utiliser un nettoyant désinfectant 2 en 1 dans les cuisines, offices et sanitaires). 
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Pour les établissements qui y sont prêts, l’usage de la chimie peut même totalement être abandonné au profit d’une action mécanique efficace rendue possible par des microfibres très performantes. Sur les surfaces vitrées et les sols, nous préconisons donc un nettoyage sans aucune chimie, avec seulement une microfibre et de l’eau…. O-sez-l’eau ! vous l’avez ? 😉 


Restant toujours en veille sur les innovations en matière de (bio-)nettoyage, nous continuerons de promouvoir et déployer des solutions efficaces, écologiques, simples et présentant les risques d’exposition les plus faibles pour les enfants et le personnel. Surtout, nous maintiendrons, jusqu’à preuve du contraire, notre point de vue qui fait consensus dans la communauté scientifique : « le nettoyage c’est l’usage, la désinfection c’est l’exception » (Fabien Squinazi, Consultant Santé Environnement, Membre du Haut Conseil de la Santé Publique). 

Si vous voulez en savoir plus sur l’article de l’INRS, vous pourrez le lire dans son intégralité en suivant ce lien : https://www.inrs.fr/actualites/faq-nettoyage-entreprise.html 

Sur l’eau ozonée : https://www.inrs.fr/header/presse/cp-operations-nettoyage-desinfection.html 

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